Après la violente érection de l’homme à la Renaissance, que restait-il pour Dieu ? Marcile Ficin avait tenté de platoniser le Christ, Thomas More l’avait perdu en Utopie, Machiavel – sans vergogne – l’avait nié. Ignace tentera d’en faire un soldat, mais le modèle était déjà condamné. Il ne restait au chrétien ordinaire qu’une imitation des vertus de Jésus-Christ, c’est-à-dire une morale. Le génie de l’évêque d’Annecy fut probablement d’avoir retrouvé Dieu dans les états de conscience. Du coup, le christianisme récupérait un avenir. Certes, Luther l’avait précédé, mais sans ce baroque qui fera du dévôt imaginé par François de Sales (1567-1622) un homme paré au change du monde. (J. F.)